eglise

L'église, monument remarquable de 1463, en forme de croix latine, a beaucoup
souffert au temps des guerres, et les restaurations qu'elle a subies en 1586 et 1688,
l'ont dépouillée de son caractère primitif.

L'église n'a plus de nef depuis plusieurs siècles, mais le choeur et le transept
subsistent. Le clocher et le portail qu'il surmontait ont été détruits. Toute la
construction est en craie taillée, sur soubassements en grès et silex. Les sculptures
de quelques châpiteaux rappellent la splendeur de cet édifice bâti par les seigneurs
de Montcavrel et enrichi par Marguerite de Bourbon, épouse de Jehan de Monchy,
qui donna la cloche qui porte cette inscription :

Cette princesse fut inhumée sous les calles du choeur, dans un cercueil de plomb qui a
été profané, en même temps que les autres sépultures de la famille, par les patriotes de
1793.

L'église, autrefois dédiée à Saint Quentin dont elle possède une relique, est maintenant
sous le vocable de Saint Hubert.

Au Xe siècle, sur le sommet d'une colline qui domine une vallée arrosée par
une petite rivière, s'élevait un château-fort construit après les invasions des
Barbares. Cette colline porta différents noms signifiant "Mont des Chèvres" ou
"Mont des Chevreuils" (aujourd'hui "Montcavrel"), à cause des pasteurs de
chèvres qui, à une époque antérieure, amenaient leurs troupeaux en cet endroit, ou
alors à cause des chevreuils alors très nombreux dans toute la région.

Le château de Montcavrel, qui se trouve en fait sur le territoire d'Alette, a
toujours compris deux parties distinctes : la basse-cour et le château proprement dit.
Un pont-levis précédait l'entrée ménagée sous une tour. Les anciens bâtiments ont
pratiquement tous disparu au XIXe et au XXe siècle. Ils comprenaient un donjon
établi près de l'enceinte et une chapelle dédiée à Saint Michel. La basse-cour était
entourée de ses bâtiments dont certains pouvaient remonter au XVIe siècle ; une
écurie datait de 1611, deux autres écuries avaient été édifiées au XVIIIe siècle. Ces
constructions ont été ruinées par un ancien propriétaire des lieux qui a voulu en
récupérer les bois de charpente. Le pigeonnier du centre de la basse-cour est
toujours visible. Son plan est circulaire et il est orné de l'écu des Mailly et d'un
cadran solaire dont l'inscription donne la date de 1761.

Un petit château construit en 1845 dans le village de Montcavrel porte le nom
d'un fief ayant appartenu avant le XVe siècle aux Montcavrel et aux Monchy : le fief
d'Hérambault.

Mais les seigneurs étaient obligés d'entretenir à leurs frais des hommes d'armes, ce
qui devenait une lourde charge, surtout en temps de guerre. De ce fait, au XVe siècle,
Jean III de Monchy, maître d'hôtel du roi, donna à rente le fief d'Hérambault au sieur
Guilbert Dubois, médecin à Montreuil.

Les Dubois gardèrent la terre d'Hérambault jusqu'en 1528 pour la passer à la famille
Le Sergeant, la famille Longavesne en 1696 et la famille Roubier en 1722 qui posséda les
lieux jusqu'en 1864, à la mort de Roubier d'Hérambault, député, qui avait fait construire
le château en 1845, comme l'indique une pierre gravée sur la façade principale. La famille
Lereuil d'Hesdin s'est ensuite vue transmettre la terre d'Hérambault qui, par la suite, est
passée à la famille de Contes.

Montéchor serait en fait un lieu-dit dont l'origine se situerait au temps de
l'occupation romaine. Ce nom dérive de "Monsquercuum", signifiant "Mont des
Chênes". Montéchor était un fief qui faisait partie du domaine de la vieille forteresse du
château de Montcavrel jusqu'au XVe siècle.

De 1637 à 1641, il fut l'objet de nombreuses attaques de la part des Espagnols, des
Allemands et des Bourguignons. Bertrand de Monchy réussit toujours à les repousser.

Au XVIIIe siècle, la ferme de Montéchor, occupée par la famille Chocart, était
achetée en 1739 par Louis Sta, notaire à Desvres et receveur du Marquisat de Mont-
Cavrel. En 1758, Louis Sta devient vice-mayeur de Montreuil et reçoit le titre de "Sieur de
Montéchor".

En 1787, Anne Elisabeth Claudine Sta, fille de Louis Sta, épousa Charles Poultier qui
prit donc le nom de "Poultier de Montéchor". Il y fit construire un château attenant à la
ferme de Montéchor et y aménagea un beau parc planté de cèdres et autres essences
exotiques. Par la suite, le domaine est passé aux héritiers dont Mme Broutier, née
Poultier.

En 1936, le château fut donné à la congréation des Pères Assomptionnistes qui en
firent un séminaire de vocations tardives jusqu'en 1959, date à laquelle le château revient
à la famille Broutier. On peut donc dire que la propriété appartient à la même famille
depuis 1736.